Deux semaines après la course, retour à chaud sur une perf énorme.
56 km.
Du dénivelé.
Un terrain exigeant.
Et au bout… une 2ᵉ place au scratch féminin.
Au Grand Ménestrail du Mercantour, Charlie Gourlaouen a clairement marqué les esprits.
Deux semaines après cette performance impressionnante, elle revient avec nous sur sa course, ses sensations… et ce podium qu’elle n’avait absolument pas anticipé.
Charlie, déjà énorme bravo !
Dans quel état d’esprit tu arrives sur cette course ?
Franchement, sans réelle préparation pour du long.Après le Trail du Bourbon à La Réunion le 17 octobre, j’ai pris 10 à 15 jours sans courir.
Depuis début novembre, j’ai repris tranquillement : environ 5 sorties par semaine, autour de 50 km.
Pas de vraies sorties longues, à part une sortie de 2h cool au Bois de Pance avec Sylvain.
J’ai aussi repris les séances piste du mardi à Nouvoitou, les séances trail, et un peu de renforcement musculaire à la salle une à deux fois par semaine pour éviter les blessures.Donc clairement, pas de prépa spécifique, pas d’affûtage, rien de “classique”.
C’était ton premier trail long en Bretagne.
Tu t’attendais à quoi ?
Honnêtement, je ne savais pas trop. Je partais sur cette course comme sur une sortie longue avec un peu d’intensité. Je pensais vraiment que le foncier allait manquer, donc le podium… pas du tout dans ma tête.
Du coup, je me suis présentée sur la ligne de départ sans stress et sans attente. Et ça, c’est une sensation incroyable. Quand tu n’attends rien, tu es beaucoup plus relâchée, beaucoup plus détendue.
Le moment le plus dur de la course ?
Et celui où tu t’es dit : “Ok, là ça peut le faire” ?
Il n’y a pas vraiment eu de moment dur. Mon objectif, c’était d’être en contrôle du début à la fin. Prendre du plaisir et ne pas me blesser.
J’en ai profité pour tester des choses : partir plus doucement que d’habitude, être régulière dans l’alimentation, tester de nouveaux aliments en course.
Et franchement… ça a super bien fonctionné.Le moment où je me dis que le podium est possible, c’est vers le km 20. On arrive dans une partie technique, on est un groupe de 8 coureuses. Solenn (la future gagnante) et moi commençons à creuser l’écart.
On reste ensemble jusqu’au ravito du km 34, puis elle me distance légèrement. Mais je l’ai longtemps gardée en vue. Plus les kilomètres passaient, plus je me disais que cette 2ᵉ place était vraiment jouable.
Qu’est-ce qui t’a le plus marquée sur cette édition ?
Les relances permanentes. Il faut toujours en garder sous le pied, bien gérer son effort.
C’est vraiment “tape-cul” comme on dit. Très exigeant, très usant, même sans très longues montées.
Avec le recul, comment tu expliques cette perf ?
Je n’ai pas préparé cette course “comme une course”. J’ai couru comme je le fais sur une semaine classique, sans plan spécifique. Et pourtant…Je suis vraiment super contente de cette deuxième place.
Je ne m’y attendais mais alors pas du tout. Je pense aussi que mon expérience en Guadeloupe m’a énormément apporté. J’ai commencé le trail là-bas fin 2023 et j’y ai vécu jusqu’en mars 2025. Beaucoup de boue. Beaucoup de technique. Des conditions climatiques compliquées : chaleur, humidité, pluie.Tout ça m’a appris à gérer des terrains très techniques, les racines, la boue, les marches en pierre.
Clairement, ça m’a servi ici.
Un dernier mot ?
Juste beaucoup de plaisir.
Et une belle surprise.
Bravo Charlie pour cette performance et cette belle leçon de trail : courir relâchée, avec plaisir… et voir jusqu’où ça peut mener.

